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Série Joris-Karl Huysmans
Dir. Jérôme Solal (2010)

Joris-Karl Huysmans occupe une place particulière dans la littérature française. Foncièrement lié à un mouvement littéraire, le Naturalisme, auquel dans une certaine mesure il restera fidèle toute sa vie, il donne cependant à son œuvre d’insignes changements d’orientation. On segmente ainsi souvent son parcours en phases successives. Après le naturalisme de ses débuts, on l’associe au décadentisme (dont il signe l’œuvre maîtresse, À rebours), au symbolisme dont il se rapproche par la recherche subtile de l’au-delà des choses, et au renouveau littéraire catholique de la période de l’« intersiècle ». 

Huysmans est un romancier qui expérimente et qui provoque, mais aussi un poète en prose, un chroniqueur et un critique d’art que Fénéon qualifiera d’« inventeur de l’impressionnisme ». À travers ses sources d’inspiration et ses maîtres affichés — la figure paternelle des débuts, Zola, et la référence de toujours, Baudelaire —, il accompagne les grandes mutations du XIXe siècle moderne, tiraillé entre science et spiritualité. Il trouve ses marques dans ce débat et affiche une sensibilité aiguë à la société de son temps. Le dégoût est un aiguillon sûr, le sarcasme artiste se doit d’aimer son objet, en bien ou en mal. 

Huysmans se montre également curieux des formes artistiques émergentes et, tout autant qu’il remet en cause la tradition littéraire, il la poursuit à sa manière. Lui qui aime se situer en dehors du monde des lettres sera aussi le premier président de l’Académie Goncourt. Il est ici et ailleurs, à l’écart et en dialogue avec les autres, en dehors de l’institution et en son sein le plus sûr. Ces facettes contradictoires dessinent une identité à la fois enracinée et mobile, tout en lui conférant une envergure qui légitime que lui soit consacrée une Série dans la collection « La Revue des lettres modernes ». 

Parcourant le dernier quart du XIXe siècle (son premier livre, Le Drageoir à épices, voit le jour en 1874) et couvrant trente années d’activités jusqu’au début du XXe siècle (le dernier livre publié de son vivant, Les Foules de Lourdes, paraît en 1906), l’œuvre de Huysmans trouve naturellement sa place dans une collection dans le champ historique des lettres modernes. De même, la singularité de Huysmans entre en résonance avec la très grande majorité de ces Séries qui mettent l’accent sur la particularité irréductible de l’écrivain puisque, par principe, et dans leur nom même, elles portent sur lui en tant qu’auteur. 

Pour avancer, la Série Huysmans tiendra compte à la fois de l’état d’une production contemporaine riche de la parution forcément dispersée d’éditions et d’ouvrages critiques, tout autant que de la pérennité du Bulletin Huysmans. Elle trouve en tout cas un terrain propice dans l’intérêt élargi dont témoigne la recherche universitaire et érudite à l’égard des multiples pans de l’œuvre de Huysmans, et peut ainsi être assurée de s’appuyer sur un large réseau d’auteurs d’horizons divers. 

La Série Huysmans définira son territoire par sa capacité d’une part à s’organiser dans la durée en se donnant des perspectives de programmation, et d’autre part à coordonner de nouvelles études huysmansiennes qu’elle rassemblera autour d’axes spécifiques. Cette double démarche lui donnera son identité. Elle privilégiera une appréhension littéraire du corpus huysmansien, en se montrant ouverte à la pluralité des approches (génétique, générique, stylistique, sociologique, historique, thématique, psychanalytique, comparative…), sans négliger l’apport de documents rares ou inédits. 


Jérôme Solal

“Huysmans en bref”
Série J.-K. Hysmans, vol. 8

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Pour Huysmans, la concision littéraire offre un gain de temps, de sens et de beauté. Elle intensifie. Moins c’est plus. Réduire un roman à un poème en prose, c’est le faire rayonner davantage. Mais la brièveté chez Huysmans ne suit pas la seule voie de la poésie en prose, elle emprunte d’autres pistes d’écriture – autoportraits, articles de presse, nouvelles, préfaces, critique d’art, pantomime – où s’exercent en bref quatre pouvoirs de l’écrivain : Brosser, Raconter, Expliciter et Fantasmer.

Sommaire

Avant-propos, par Jérôme SOLAL

I. BROSSER – AUTOPORTRAITS ET CROQUIS
1.
Huysmans sur Huysmans, par Per BUVIK

2.
L’Œil de Huysmans : l’art de la description entre journalisme et littérature, par Alexia KALANTZIS

3.
Huysmans et la « mélancolique Bièvre », par Jérôme SOLAL


II. RACONTER – NOUVELLES
4. Huysmans ou l’art moderne de la nouvelle, par Bertrand BOURGEOIS
5. Huysmans en bref : le goût pour l’excentricité dans les nouvelles, par Alexandre LEROY
6. Les Soirées de Médan, trois modes ironiques : Zola, Huysmans, Maupassant, par Kelly BENOUDIS BASILIO
7. Un dilemme (1887) ou la tentation du bonheur bourgeois, par Arnaud VAREILLE
8. La Retraite de Monsieur Bougran ou l’emprise d’un habitus culturel, par Marie-France AMARA
III. EXPLICITER – PRÉFACES ET CRITIQUE D’ART
9. Huysmans préfacier : Jalons à l’histoire de l’art sacré au xixe siècle, par Alexandra DELATTRE
10.
Du coup de pinceau au coup d’œil : la description de tableau, par Aude JEANNEROD
11.
Joris-Karl Huysmans au Louvre : l’enchantement de l’énigme, par Florence PETTELAT

IV. FANTASMER – PANTOMIME
12. Pierrot sceptique, introuvable pantomime, par Renaud OULIÉ
13. Le Bref et l’Infini dans Pierrot au sérail et Pierrot sceptique, par Mohamed Yosri BEN HEMDENE

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“Huysmans, Humeurs, humours”
Série J.-K. Hysmans, vol. 7

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L’orthographe quasi jumelle d’humeur et d’humour témoigne de leur origine commune. Après des siècles et quelques migrations, le mot latin s’est découplé, l’humeur naviguant entre médecine et psychologie, l’humour s’amusant des incongruités du réel. Écrivain naturaliste, Huysmans explore les sanies de son époque, mauvais esprit, il lâche la bride à ses humeurs. Il invente l’humour noir et pointe dans ses textes un monde où le rire, après quelques secousses, nous laisse sur le qui-vive. (à paraître le 19 février 2020)

Sommaire

Avant-propos, par Jérôme SOLAL

PREMIÈRE PARTIE : HUMEURS
1. Éléments pour une « hygrologie » huysmansienne : codes naturalistes et
                                                                 phénoménologie mystique, par Laure de LA TOUR
2. Le Colérique et l’atrabilaire : Bloy, Huysmans et la théorie des humeurs, par Gaëlle
                                                                 GUYOT-ROUGE

3. Huysmans gourmand ?, par Alexandre LEROY
4. Miss Urania, l’Américaine, par Philippe GEINOZ

5. La Sensibilité aristocratique de Huysmans, par Élise SOREL
6. Huysmans polémiste anticlérical : Les Rêveries d’un croyant grincheux, par Jean-Marie SEILLAN
7. « Un bénédictin qui serait très artiste » : Huysmans et la passion du Moyen Âge, par Elizabeth EMER

DEUXIÈME PARTIE : HUMOURS
8. Le Comble de la mélancolie, par Sylvie THOREL
9. Crise capillaire et humour blanc : Huysmans et le merlan, par Jérôme SOLAL
10. La Guerre de 1870 par les entrailles : rires, humour et ironie dans une contre-épopée naturaliste, Sac au dos de J.-K. Huysmans,
     par Nicolas BIANCHI
11. L’Humour de J.-K. Huysmans dans les récits de voyage, par Laurence DECROOCQ
12. L’Hagiographie comique dans « Sainte Débarras » et « Célestin Godefroy Chicard », par Régis Mikail ABUD FILHO
13. Ironiser avec Huysmans : l’écriture comique de Houellebecq dans Soumission, par Bertrand BOURGEOIS

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“À rebours”, attraction, désastre : 2–Désastre”
Série J.-K. Hysmans, vol. 6

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Dans le ciel brouillé de 1884, Huysmans impose l’éclat d’À rebours. Jouant avec les codes et les savoirs, il écrit un roman à la fois exemplaire et antidote du naturalisme. Le Mal fleurit sous toutes ses formes dans les vitrines d’un récit apparemment sans intrigue. Homo duplex, son héros, solitaire reclus, oscille entre aise et malaise. Mis au supplice par la loi du Corps physiologique et social, il quitte le sublime étouffoir qu’il s’est construit. Second volet du numéro double À rebours, attraction-désastre, ce volume examine ce qui dans le chef-d’œuvre de Huysmans fait désastre.

Sommaire

Avant-propos, par Jérôme Solal

PREMIÈRE PARTIE — DÉSACCORDS
La Médecine d’À rebours, par Sylvie Thorel
Zola et la « lanterne magique » d’À rebours, par Soundouss El Kettani
J.-K. Huysmans face a la critique italienne : Matilde Serao contre À rebours, Francesca Guglielmi


DEUXIÈME PARTIE — DUPLICITÉ, DÉCHIREMENTS
Des Esseintes en son « cloître profane » : Une expérimentation vouée au désastre, par Benoîte de Montmorillon-Boutron
L’« horrible charme » du réel dans À rebours, par Émilie Pezard
Des Esseintes au secret : Entre élection et déréliction, par Amandine Lefèvre

À rebours : l’attraction du désastre, par Laurence Decroocq

À rebours : œuvre romantique ou romanesque ? Une lecture girardienne des désirs de Des Esseintes, par Éléonore Sibourg

TROISIÈME PARTIE — DÉROUTE
De la défaillance à la faille : Deux aspects de la névrose de Des Esseintes, par Laure de La Tour

Gastronomie, deuil et ritualité, par Geneviève Sicotte
Des hommes et des dieux : Des Esseintes face au Mal, Agata Sadkowska-Fidala
Le Désastre de la femme dans À rebours, par Cecilia Carlander

À rebours : vie et mort désastreuse d’une tortue, par Gaëlle Guyot-Rouge

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“À rebours”, attraction, désastre : 1–Attraction
Série J.-K. Hysmans, vol. 5

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Avec À rebours, Huysmans écrit son chef-d’œuvre : récit de la singularité, roman expérimental, œuvre-somme et livre-phare. Plantant le décor fin-de-siècle, À rebours porte haut la fantaisie et l’ascèse, la floraison des désirs et la soif d’idéal. Avec l’étude d’un cas clinique de névrose il déconstruit la narration. Il retire de son milieu un sujet pour l’observer hors contexte : comment peut-on vivre souverainement dans la bulle d’une « thébaïde raffinée » dont l’attraction est aussi irrésistible qu’inéluctable le désastre auquel elle prépare ? Appariements, affinités, aspirations : le premier volet du numéro double À rebours, attraction-désastre scrute ce qui dans le roman fait attraction.

Sommaire

Avant-propos, par Jérôme SOLAL
 
I – APPARIEMENTS
Monsieur Rien de Commun et Monsieur Comme tout le Monde, par Jean BORIE
J.-K. Huysmans et ses masques. L’anti-héros des Esseintes et le non-héros Durtal, par Carine ROUCAN
Des Esseintes lecteur de Huysmans, par Marc SMEETS
Décadence d’un archétype du décadentisme. Jean Lorrain lecteur d’À rebours, par Morgane LERAY
 
II–AFFINITÉS
À rebours comme « poème du désert », une anachorèse avortée ?, par Delphine DURAND
À rebours, roman de la délectation morose, par Bernard GENDREL
Tirer À rebours vers l’au-delà. Une attraction catholique antinaturaliste, par Bertrand BOURGEOIS
« Dans À rebours la rage paraît ». Huysmans, l’anarchie et l’attraction du désastre, par Jean-Marie SEILLAN
 
III–ASPIRATIONS
L’Homosexualité dans À rebours. Synthèse et perspectives, par Romain COURAPIED
Ni tout à fait sérieuse, ni tout à fait comique. À propos de la représentation de la perversion dans le chapitre 9, par Per BUVIK
Les « Végétations monstrueuses de la pensée ». Aux racines de l’attraction, par Valérie ROUX
Une tortue qui s’évade par la fenêtre. Attrait et vertige de l’aération dans À rebours, par Sophie PELLETIER
Des Esseintes en quête de joie. À rebours, de l’euphorie à l’enthousiasme, par Samuel LAIR

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Huysmans et les arts 
Série J.-K. Hysmans, vol. 4

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Quatrième volume de la Série « Joris-Karl Huysmans » de la collection « La Revue des lettres modernes », Huysmans et les arts offre treize contributions qui éclairent la relation de Huysmans à l’art, spécialement la peinture, sans oublier la musique et l’architecture.
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Huysmans est un œil qui jouit de voir et d’imaginer. Il pratique la critique d’art avec constance, s’intéressant à la fois aux artistes de son temps – impressionnistes, peintres des marges de la société, symbolistes – et à ceux du passé – Primitifs, peintres de l’âge d’or flamand. Son discours sur les arts l’ouvre à une libre réflexion sur la modernité et sur les pouvoirs de la littérature qui, comme la peinture, explore son siècle et s’en échappe. 

Sommaire

Avant-propos, par Jérôme Solal.
 
I – ART CONTEMPORAIN : PEINTURE ET MUSIQUE
1. “Se débrouiller l’œil” : Huysmans face à Monet et Pissarro, par Aude Jeannerod.

2. Huysmans et Degas briseurs d’images : les miroirs de la représentation, par Éléonore Sibourg.
3. Huysmans et Raffaëlli : regards croisés, par Clément Siberchicot.
4. Joris-Karl Huysmans et Jean-Louis Forain : conversions croisées, par Chantal Vinet.
5. Peindre les ruines de l’Empire : Huysmans et Zola face à l’œuvre de Gustave Moreau, par Nicolas Valazza.
6. De l’épiphanie du poison à la danse des tréponèmes : une contamination picturale huysmansienne, par Delphine Durand.  
7. Huysmans-Whistler : de “lestes et profonds accords”, par Ludmila Virassamynaïken.
8. « L’Ouverture de Tannhäuser » ou l’imagination concrète de Huysmans, par Arnaud Vareille.  
 
II – ART ANCIEN : PEINTURE ET ARCHITECTURE
9. Huysmans esthète et antisémite : hantise à Francfort, par Jérôme Solal.  
10. Ut pictura poesis : Huysmans, la critique d’art et le poème en prose, par Bernard Bourgeois.  
11. Le Drageoir : un objet littéraire et artistique, par Jonathan Devaux.   
12. Huysmans et l’art religieux, par Gaël Prigent.  
13. Huysmans et l’architecture, par Joëlle Prungnaud

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Huysmans, ou comment extraire la poésie de la prose 
Série J.-K. Hysmans, vol. 3

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L’appartenance générique n’y fait rien : avènement de spiritualité et de rythme, la poésie peut investir tout texte, en vers comme en prose. Huysmans rejette la tentation poétique qui s’enferre dans le vers et, à deux reprises, s’essaye à la “poésie en prose”, née au mitan du siècle, puis l’abandonne : c’est dans l’étoffe romanesque qu’il trouvera son souffle propre et ses visions en mettant en forme, poétiquement, la réalité brutale et triviale.

Les treize textes qui composent ce volume questionnent la nature du lien entre le poétique et le prosaïque, entre l’obsession de la beauté et la conscience d’une réalité dégradée : Huysmans, ou comment extraire la poésie de la prose.

Sommaire

Avant-propos, par Jérôme Solal.
 
I – PREMIERS PAS
1. Poésie en prose et prose poétique : le cas du Drageoir aux épices de Huysmans, par Patrice Locmant.
2. De l’“of meat” poétique chez Huysmans : le poème en prose et la description picturale, par Jérémy Lambert.
3. Poétique picturale de la prose dans Le Drageoir aux épices et les « Croquis et eaux-fortes », par Aude Jeannerod.
 
II – PROMENADES PARISIENNES
4. Croquis quotidien (Croquis parisiens), par Marc Smeets. 
5. Croquis parisiens : la différence de Huysmans, par Éléonore Reverzy. 
6. Chemins de prose : Huysmans et l’écriture déambulatoire, par Henri Scepi. 
 
III – PRINCIPES
7. À rebours, un nouvel art (poétique) moderne ?, par Benoîte Boutron. 
8. Poétique du plein chant : du latin profane à l’“idiome catholique”, par Catherine Haman-Dhersin. 
9. La Poétique huysmansienne du poème en prose, entre théorie et pratique, par Émilie Pezard. 
 
IV – PASSERELLES
10. À la recherche d’une poétique : les poèmes en prose du Drageoir aux épices face aux romans, par Stéphanie Guérin-Marmigère.
11. Pour une poésie administrative, par Alice De George-Métral. 
12. Le Cercle des poetae minores, par Sylvie Thore.
13. Le Poème en prose au risque des images, par Camille Fillot.  
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INDEX DES NOMS
INDEX DES ŒUVRES

RÉSUMÉ DES TEXTES

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Joris-Karl Huysmans 2 : “Huysmans écrivain catholique”

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La conversion est, littéralement, le retournement de l’erreur impie vers la pieuse vérité. Après la tentation de Satan, dont Là-bas fait le récit en 1891, Huysmans confie son désir d’écrire un livre « blanc » qui abandonnerait le bas, le là-bas, au profit du haut, du là-haut, et il se met en route vers Dieu, avec une première borne littéraire atteinte en 1895. Mais la verticalité n’est pas son fait et son chemin reste obstinément horizontal. Huysmans écrivain catholique avance à petits pas et ne change pas grand-chose à ses habitudes de littérateur célibataire.

La première section du second volume de la Série Huysmans prend pour objet le corpus de l’écrivain, dont l’itinéraire s’élabore à l’intersiècle, de 1895 à 1903, à travers la trilogie de Durtal (où le roman se fait autofiction à la troisième personne) et l’hagiographie (où Huysmans s’éloigne de l’humanité commune et s’ouvre à des figures hors normes comme Sainte Lydwine de Schiedam ou Don Bosco). Mais la question religieuse déborde le strict corpus des œuvres dites « catholiques » et infuse aussi À rebours, roman décadent et blasphématoire.

La deuxième section élargit la catholicité du corpus huysmansien au ciment contextuel et intertextuel qui l’a rendu possible et l’a fait prospérer. Liens d’amitié avec des hommes d’Église, fréquentation récurrente des lieux sacrés, lecture des textes fondateurs de l’Ancien Testament, méditation baroque autour de la figure du Christ : ces connexions scellent un imaginaire religieux et nourrissent une foi sincère et artiste.

Enfin, si Huysmans comme écrivain catholique existe par un corpus littéraire en propre et s’il cimente sa foi par sa proximité avec des ecclésiastiques, par ses séjours en des espaces de prière ou par l’attention qu’il accorde à l’hypotexte biblique, il écrit en un siècle où la catholicité a forgé d’autres hérauts qui comme lui se situent souvent à contre-courant des valeurs de l’époque. C’est ce qu’examine la troisième section qui rapproche l’expérience littéraire et spirituelle de Huysmans de celles de Barbey, de Villiers et de Verlaine – écrivains dont il a fait l’éloge dans À rebours –, et d’un contemporain qui aura connu une conversion autrement foudroyante – Claudel.   

Réimpression : commander ici.



Joris-Karl Huysmans 1 : “figures et fictions du Naturalisme”

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Par la méticulosité de la documentation, par la mise à plat des  ressorts narratifs, par le souci de restituer le réel tel qu’il est, Huysmans a noué puis gardé un lien très fort avec une esthétique naturaliste dans laquelle s’est retrouvé pour une part son tempérament d’artiste. 

Il n’empêche que Huysmans, qui fait ses débuts d’écrivain aux côtés de Zola, déjà maître en la demeure, témoigne assez vite d’une certaine défiance à l’égard d’un mouvement dont il éprouve les limites comme une frustration. Son œuvre est ainsi habitée par le désir d’un dépassement de l’horizon borné du Naturalisme. Elle explore au-delà et en deçà des territoires balisés, suivant des chemins qui mènent du côté de l’ange et de la bête, du monstre et de la sainte. 

Dans ce premier volume de la Série Huysmans, il s’agit d’envisager l’adhésion durable de l’auteur des Sœurs Vatard à un mouvement littéraire qui a façonné sa méthode de travail et sa vision du monde, tout en indiquant comment cette «appartenance» l’a laissé libre de développer un imaginaire personnel. 



Autres titres publiés sur Joris-Karl Huysmans

SOLAL, Jérôme. Huysmans et l'homme de la fin. Caen, Lettres Modernes Minard, 2008. Coll. « La Thèsothèque » 35. Un volume broché, rogné 21,5 cm. 392 p. 50€. ISBN 978-2-85210-065-7.

GLAUDES, Pierre (dir.). Bloy-Huysmans. La Revue des Lettres modernes, Série « Léon Bloy », 2019.


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