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Série Minores XIX-XX
Dir. Thierry Poyet (2019)


Par commodité, l’histoire littéraire aime à distinguer au sein d’un siècle quelques rares écrivains considérés comme les représentants les plus accomplis de leur temps : Hugo, Balzac ou Zola pour le XIXe siècle, Proust, Gide ou Sartre pour le XXe siècle sont ainsi des auteurs majeurs que personne ne conteste. D’autres écrivains, cependant, voient leur postérité évoluer, tantôt placés au firmament de leur époque avant de moins briller – Musset, par exemple, ou France – tantôt, au contraire, récompensés enfin par une attente plus ou moins longue dans la reconnaissance de leur talent : Flaubert, Prévert ou Césaire n’ont jamais été aussi appréciés que ces dernières décennies. Et puis il y a la catégorie des auteurs qualifiés aujourd’hui de « minores » qui, pour avoir connu un temps la célébrité, n’ont jamais cependant été complètement affranchis de la tutelle d’un Maître toujours supérieur, ou bien ils sont ceux-là à qui une œuvre jugée moyenne a permis d’exister dans la République des Lettres sans jamais leur offrir une consécration pleine et entière. On dit qu’il leur a manqué de produire un chef d’œuvre et de trouver leur voie. Après quelques succès éditoriaux, ils sont retombés dans un anonymat à peu près définitif.
 
C’est un continent explosé de la littérature des XIXe et XXe siècles qui se trouve là, encore à explorer, peuplé d’un nombre incertain d’écrivains qui, parvenus jusqu’à la publication, ont pu frayer avec les plus grands. La hiérarchisation de leurs œuvres et, plus généralement, le classement des auteurs constituent un défi difficile à relever : quel rapport entre visibilité et valeur littéraire ? Autrement dit, comment ranger les uns parmi les « majores », les autres dans la catégorie des « minores » ? Avec quels critères ? Selon quelle permanence de jugement ? C’est Maxime Du Camp, le plus beau des « minores », peut-être, qui écrivait : « Le groupe des cent ou des deux cents gens de goût qui, dans chaque siècle, constitue ce que l’on appelle la postérité, est plus sévère que les foules, et son jugement est sans appel. Tel livre dont on a vendu deux cent mille exemplaires lorsqu’il a été mis au jour, ne trouve plus un acheteur au bout de vingt ans. Bien plus, quelques-uns ont si bien disparu, que l’on n’en peut retrouver vestige que dans les dépôts publics ; ils sont retournés à la pâte de papier. L’engouement est extrême, le dédain est excessif ; la mode s’y met et chacun devient aveugle dans ses entraînements. Il faut être très fort pour y résister : Chateaubriand admirait Parny, qui maintenant nous fait sourire[1]. »
 
Aborder la problématique des auteurs mineurs aux XIXe et XXe siècles, c’est en réalité se poser la double question de la définition du chef d’œuvre – qu’attend-on de la littérature et comment une œuvre obtient-elle une consécration définitive ? – et de la médiatisation du texte littéraire. Il s’agit d’analyser en effet sur quoi se fonde la croyance en la valeur esthétique d’une œuvre littéraire, d’interroger ce qui relève de la stratégie (voir les mises en garde de Julien Gracq dans La Littérature à l’estomac, 1961) ou du stratagème, entre réclame et autopromotion, pour mieux mesurer, aussi, les risques encourus par les « majores » (Sartre notait : « Nous sommes beaucoup plus connus que nos livres ne sont lus. Nous touchons les gens, sans même le vouloir, par de nouveaux moyens. » Qu’est-ce que la littérature ?, 1948) Mieux que les grands auteurs, ce sont peut-être les « minores » qui aident à définir le plus strictement possible le champ littéraire d’un siècle. Mais il faut se garder alors du risque terrible qui consisterait à ne s’intéresser à eux – petites îles éparses et un peu perdues – que pour mieux rendre compte des territoires des « majores ».
 
C’est en quoi il convient aussi de comparer les « minores » les uns aux autres pour observer la nature de leurs rapports réciproques, que ce soit dans la vie cénaculaire, dans les thématiques développées, les genres retenus, les éditeurs fréquentés… Si la ligne de partage avec les « majores » est à définir, il faut aussi observer leurs solidarités partisanes, leurs liens et leurs conflits, leurs préoccupations esthétiques, morales et sociales : les « minores » forment-ils potentiellement un groupe uni ou bien leurs rivalités internes les condamnent-elles au contraire à rester dans l’ombre comme une explication indépassable ? C’est à la fois l’esthétique définie par la littérature mineure et une histoire littéraire des écrivains qui sont en jeu.
 
La série « Minores 19-20 » se propose donc de rendre la parole à des auteurs qui ont quelque chose à nous dire, sans parti pris ni volonté de réhabilitation particulière, dans le but cependant clairement affiché de rendre au siècle toute sa palette de couleurs.


[1] Maxime Du Camp, Souvenirs littéraires, Paris, Aubier, 1994, p. 277.

Minores XIX-XX – 2
Louise Colet, ou l'éclectisme littéraire
Une écrivaine parmi des hommes

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Louise Colet n’est restée dans la postérité littéraire qu’en tant que maîtresse de Flaubert alors qu’elle a composé une œuvre remarquée : de la poésie, des romans, des récits de voyage, des textes biographiques, des enquêtes historiques. Si elle a beaucoup écrit pour la presse en rêvant de diriger sa propre revue, elle a tenu aussi un salon littéraire très couru. Ainsi s’est-elle imposée en figure incontournable du monde littéraire.

Malgré de nombreux reproches – on incrimine son éclectisme et fait d’elle un simple bas-bleu –, Louise Colet a laissé une œuvre qui mérite d’être relue. Si l’écrivaine compte aujourd’hui au nombre des minores de son temps, elle n’en est pas moins une figure qui illustre avec beaucoup d’intérêt le XIXe siècle.

SOMMAIRE


Introduction
I. ÉCRIRE
1. « Et mon front couronné s’appuie au front du Temps » Trajectoire poétique de Louise
     Colet, par Antoine PIANTONI
2. Louise Colet et les conseils de Flaubert, par Éric LE CALVEZ
3. De quelques éléments de facticité dans le roman coletien, par Thierry POYET

4. L’ironie romantique en France. Essai sur La jeunesse de Goethe, par René STERNKE

II. PENSER (LA FEMME)
5. La Servante et l’éducation des femmes. Louise Colet, une romantique dans le réalisme social, par María Vicenta HERNÁNDEZ ÁLVAREZ
6. Une biographie d’Émilie du Châtelet, Mettre les Lumières sur une femme de sciences et littérature, par Josiane GUITARD-MOREL
7. Louise Colet, une dramaturge politique dans la presse, par Amélie CALDERONE
8. L’Italie des italiennes : tentative de constitution d’un panthéon féminin en Italie, par Émilie HAMON-LEHOURS

III. VOYAGER
9. Deux mois d’émotions (1843) : entre itinérance mémorielle et scénographie auctoriale, par Franck COLOTTE
10. Louise Colet, une admiratrice enthousiaste de l’Italie du Risorgimento, par Brigitte URBANI
11. À l’épreuve des faits : Les derniers Abbés, un récit anticlérical de Louise Colet, par Nicolas BOURGUINAT
12. Louise Colet au Portugal ou l’histoire possible d’une réception, par Luis Carlos PIMENTA GONCALVES

IV. ÉMOUVOIR
13. Louise Colet et l’enfance, par Guillemette TISON


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Minores XIX-XX – 1
Maxime Du Camp polygraphe

Thierry Poyet (dir.)

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Homme d’influence, académicien, bien introduit dans les cénacles les plus courus, Maxime Du Camp a cherché à être une conscience de son temps en même temps qu’il a espéré peser de tout son poids sur la littérature en train de se faire. Porteur d’un point de vue original et complexe sur la vie littéraire entre 1850 et 1890, il reste incontestablement l’auteur d’une œuvre qu’il convient de relire. Loin de n’être qu’un épigone médiocre de son ami Flaubert ou même un traitre à la cause flaubertienne, Maxime Du Camp qui aura été plus un narrateur ou un conteur qu’un romancier, un théoricien de la poésie qu’un poète, un penseur qu’un moraliste, un sociologue qu’un historien, a écrit et publié de nombreux textes, dont la richesse tant quantitative que qualitative peut représenter une autre manière de faire de la littérature au XIXe siècle.
 
Ce volume, consacré à Maxime Du Camp, se propose sans volonté de réhabilitation ni perspective strictement historique ou sociologique. L’objectif premier qu’il poursuit consiste dans la volonté de mesurer l’ampleur d’une œuvre aujourd’hui peu lue même si quelques entreprises de réédition ont vu le jour ces trente dernières années. Maxime Du Camp appartient définitivement à

la catégorie des “minores” du XIXe siècle. Pourtant, son œuvre invite à interroger entre autres la variété de l’inspiration de l’écrivain, ses liens avec les œuvres de ses confrères, la nature et la qualité de ses textes, sa rencontre avec le public mais aussi son esthétique : elle peut aider à fonder une nouvelle définition de la notion de « minores » en posant les bases d’une réflexion archéologique quant à l’influence de Du Camp sur la jeunesse littéraire et relancer la réflexion sur la question de l’héritage littéraire ; elle engage, entre autres encore, le débat sur la notion de sociabilité littéraire.
 
Par fidélité à sa culture romantique, Maxime Du Camp a fait une large place à l’écriture du moi à tel point que la subjectivité s’est imposée dans son esthétique comme le mode d’appréhension privilégié du réel. Là où ses détracteurs voient un égocentrisme obsessionnel et les limites d’une œuvre, Du Camp a considéré face à l’autonomisation de la littérature, qu’il traçait la voie pour une autre littérature que celle de son ami Flaubert, qui allait bientôt occuper toute la place.
 
Lire Du Camp, c’est relire selon une autre approche la littérature française de la seconde moitié du XIXe siècle.

Sommaire

Introduction. Un homme de  culture, par Thierry POYET
 
I. MAXIME DU CAMP ET LA LITTÉRATURE
1. Du Camp polygraphe et éclectique, par Marta CARAION
2. Du Camp et  l’intime.  Une esthétique entre liberté, sincérité et vérité, par Thierry POYET
3. Complexité générique dans les nouvelles de Maxime Du Camp. Écriture préfacielle vs écriture fictionnelle, par Charlotte DUFOUR
4. Maxime Du Camp et la genèse  de  L’Éducation sentimentale, par Éric LE CALVEZ
5. Amour suprême et poésie mineure. Le cas Maxime Du Camp, par Antoine PIANTONI
 
II. MAXIME DU CAMP ET LE MONDE
6. Du Camp historien du temps présent, par Jean-Charles GESLOT
7. Un pionnier épris de modernité, par Gérard de SENNEVILLE
8. Maxime Du Camp et la photographie, par Anne LACOSTE
9. Maxime Du Camp dans la vallée du Nil.  Entre orientalisme et égyptologie, par Hélène VIRENQUE
10. Africanismes. La Nubie de Maxime Du Camp, par Sarga MOUSSA
11. À la croisée des genres. Les Italie de Du Camp, par Philippe ANTOINE
12. Maxime et Gérard vont à Constantinople, par Michel BRIX  
13. Pourrait-on identifier  l’ami  d’En Hollande, lettres à un ami (1859) ?, par Rozanne VERSENDAAL
 
III. MAXIME DU CAMP ET SES AMIS
14. Les Souvenirs  d’outre-tombe de Maxime Du Camp, par Vincent LAISNEY
15. Dans la grande ombre de Flaubert. Louise et Maxime, par Joëlle GARDES TAMINE
16. Louise Pradier et La Païva. deux portraits  tirés des Mœurs de mon temps, par Gilles CLÉROUX
17. L’aventure  d’une biographie, par Gérard de SENNEVILLE

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