« Dans la puissance, la sensation est anesthésie, la pensée non pensée, l'œuvre le désœuvrement » (Giorgio Agemben)
La première livraison de “Séries policières” concernera les nombreuses et récentes réécritures (ou ré-élaborations) de faits sociétaux troubles et troublants, ce qu'il est convenu de nommer, faute d'une catégorie moins nébuleuse, les faits divers. Si le grand modèle reste Truman Capote dans In Cold Blood, les récits d'Anne Rule, expertisant toujours les “événements” criminels à teneur traumatogène, peuvent également servir de pierre d'achoppement ; mais c'est vers les écritures françaises que nous aimerions plus spécifiquement porter notre attention, englobant aussi bien les “romans” Emmanuel Carrère que ceux de Morgan Sportès. La caractérisation de policier s'attache au versant criminel des événements relatés, puisque aussi bien la modalité de l'enquête semble bien informer la plupart des régies narratives qui vont en découler. |