Claude Simon passe pour un auteur sérieux, voire difficile, et dont les thèmes (la guerre, le deuil, la maladie…) sont souvent dramatiques. Pourtant, le rire est loin d’être absent de son œuvre. Ce numéro étudie les formes, les ressorts, mais aussi les effets et les enjeux du rire, depuis Le Tricheur (1945) jusqu’au Tramway (2001), en englobant sous ce terme différentes modalités discursives et génériques, qu’il s’agisse d’humour, d’ironie, de comique, de satire, de burlesque, de caricature, de raillerie. On s’y intéresse aussi aux sources extérieures qui nourrissent le rire simonien : comédie, cirque, cinéma, caricature, ainsi qu’à la manière dont le rire se mêle ou se confronte constamment à d’autres registres, plus graves, voire tragiques, multipliant ainsi les variations tonales.
Sommaire
Avant-propos, par Jean-Yves LAURICHESSE
I. LE RIRE DE CLAUDE SIMON 1. Entre le tragique et la dérisoire : “Quelque chose qui n’était pas exactement du rire” chez Claude Simon, par Alain FROIDEVAUX |
L’œuvre de Claude Simon, qu’il disait lui-même « à base de vécu », offre, de l’enfance à la vieillesse, de nombreuses représentations des âges de la vie, c’est-à-dire de l’homme aux prises avec le Temps, dans des registres variées allant de l’émotion à la cruauté, du tragique à la dérision. Cependant, loin de toute soumission à la chronologie, ce matériau, comme tous les autres, entre dans un vaste réseau d’analogies et de contrastes, composant librement, au fil des romans, le « portrait d’une mémoire ».
Introduction, par Jean-Yves LAURICHESSE I. LES ÂGES DE LA VIE / THE AGES OF LIFE 1. D’un âge de la vie qui ne passe pas. L’enfance dans les romans de Claude Simon A stage of life that does not lapses. Childhood in Claude Simon’s novels, par Geneviève DUBOSCLARD 2. L’introuvable famille de l’orphelin. Variations simoniennes du récit d’enfance proustien The untraceable family of the orphan. Simonian variations of the Proustian childhood story , par Michel BERTRAND |
Les quatre premiers livres publiés par Claude Simon de 1945 à 1954 (Le Tricheur, La Corde raide, Gulliver et Le Sacre du printemps) ont été écartés de son œuvre par l’écrivain lui-même, qui les jugeait avec sévérité, au point d’en refuser la réédition. Ils sont pourtant loin d’être sans intérêt, non seulement comme « tâtonnements » dans la quête d’une écriture personnelle, prémonition de l’œuvre future, mais aussi en eux-mêmes, dans le contexte de ces années d’après-guerre où la littérature cherche les voies de son renouvellement. C’est ce que cette septième livraison de la Série Claude Simon s’attache à montrer, en explorant divers aspects thématiques et formels par lesquels ces premiers livres nous parlent encore aujourd’hui.
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Claude Simon : 1913–2005, par Ralph Sarkonak
avant-propos, par Jean-Yves Laurichesse I. LES GÉORGIQUES, UNE FORME, UN MONDE 1. Faire œuvre avec le contre : Les Géorgiques de Claude Simon, par Jacques Isolery. 2. « Le fin dessin […] sur le fond noir ». Le récit malgré le monde dans Les Géorgiques, par Didier Alexandre. 3. Par terre et par mer : voyages parallèles (du « Voyage en Zeeland » aux Géorgiques), par Sjef Houppermans. 4. De Hommage à la Catalogne aux Géorgiques : « Et où irez-vous ? », par Michel Bertrand. 5. « Et voilà la guerre ! Une foutue saloperie ! ». Lire la guerre dans Les Géorgiques, par Pierre Schoentjes. 6. Une Météorologie poétique. Le génie du froid dans Les Géorgiques, par Jean-Yves Laurichesse. 7. Variations sur le tracé et les formes graphiques dans Les Géorgiques, par Brigitte Ferrato-Combe. |
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