C’est vers l’exploration de l’univers imaginaire roussellien qu’est tourné le septième volume de notre Série : celui d’une œuvre fondamentalement imprégnée des séries culturelles populaires, mais qui prend également ses sources dans les sciences et techniques de son époque et les transforme en inventions avant-gardistes.
Le texte roussellien participe doublement d’un “imaginaire machinique”. Issu de la révolution industrielle, il met en scène des engins mécaniques tout à fait fabuleux et d’autre part il se présente lui-même comme résultat d’une sorte de “robotisation” du processus d’écriture à travers le son fameux Procédé. Roussel annoncerait ainsi un devenir “technologique” de la création, et un devenir posthumain des humains ? Sommaire
1. Merveilleux, sciences (et) fiction : Préambule, par Christophe REIG et Hermes SALCEDA
2. L’imaginaire machinique de Roussel, par Sjef HOUPPERMANS 3. Raymond Roussel, écrivain industriel, par Julien SCHUH 4. Une approche scientifique de La Vue de Raymond Roussel, par Olga et Dragos AMARIE 5. (Ré)apprentissage profond : la pensée technique de Raymond Roussel face au “nonhuman turn”, par Madeleine CHALMERS |
Dans le présent recueil “le cas Roussel” est confronté au discours de la psychanalyse. Le logophile qu’est Roussel aime la langue telle la mère, ne se satisfaisant que d’une appropriation complète ; il s’aperçoit pourtant obligatoirement du fait que la langue est autre, appartenant aux autres. Une des questions clé concerne les connexions entre la vie et l’œuvre. Importe avant tout pourtant la spécificité de l’acte littéraire et de son corollaire, la lecture. Pourrait-elle résider justement dans la constante altercation entre le contrôle réglé d’une construction langagière et ce que cette réalisation permet par là même de montrer comme manque ? En même temps cette absence essentielle constitue une déterritoralisation qui ouvre sur le grand air, le souffle du désir.
Sommaire
1. Roussel ou l’extase de la lettre : Psychanalyse du double, par Paul-Laurent ASSOUN
2. Sur la vue de ma mère, par Mathieu JUNG 3. Raymond Roussel auteur naïf ou dramaturge original ?, par Pieter de NIJS 4. Tant que je parle, je suis : Enfer du double et Paradis de la gloire, par Helga FINTER 5. Un souvenir d’enfance de Raymond Roussel, par Pierre BAZANTAY 6. La vision néo-anthropologique d’Impressions d’Afrique, par Kenji KITAYAMA |
L’œuvre de Roussel est probablement le résultat d’une combinaison inédite de l’académisme littéraire le plus plat et d’un traitement inédit du langage qui fait de la langue la matière première et l’érige en facteur déterminant de la littérarité du texte tout en reléguant au deuxième plan les instances à travers lesquelles l’on a traditionnellement cherché le sens et la valeur des textes littéraires : l’auteur, l’époque, le genre, le mouvement… Les travaux réunis dans ce volume s’efforcent de saisir la singularité de l’écriture roussellienne à travers l’analyse de son rapport à la langue. Un important dossier est consacré à la passionnante relation que le poète américain John Ashbery a entretenu toute sa vie avec l’œuvre de Roussel.
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avant-propos, par Hermes Salceda
I. USAGES DE ROUSSEL 1. Quelques influences de l’œuvre de Raymond Roussel dans la musique d’aujourd’hui, par Pierre Bastien. 2. Quelques confluences rousselliennes, de John Cage à la musique concrète et The Hafler Trio : des musiques à procédé existent-elles?, par Benoît Delaune. 3. L’Œuvre de Raymond Roussel à la scène : 1986–2009, par Anne-Marie Basset. 4. Poussière de soleils de Josef Nadj : hommage et quête identitaire, par Julie Gothuey. Document : Le Rôle de la littérature dans l’œuvre de Jacques Arseneault ou Comment j’ai réalisé la plupart de mes œuvres, par Jacques Arseneault. II. ÉCRIRE ET PENSER À PARTIR DE ROUSSEL 1. Michel Foucault, Raymond Roussel, ou les jeux de l’amour et du hasard, par Anne-Marie Amiot. 2. Mises en scène d’un continent de Roussel à Leiris : d’une Afrique l’autre, par Christophe Ippolito. |